Le racisme vu de ma fenêtre

Le racisme vu de ma fenêtre

« Dieu a dit : il y aura des hommes grands, il y aura des hommes petits, il y aura des hommes beaux, il y aura des hommes moches, il y aura des hommes noirs et il y aura des hommes blancs… Et tous seront égaux ; mais ça sera pas facile tous les jours… Et il a ajouté : il y en aura même qui seront noirs, petits et moches et pour eux ce sera très dur ! »
- COLUCHE -

J’adore !

Après avoir dit ça on n’a pas forcément tout dit.
Ensuite, tout est question de perception, de capacité à interpréter, recevoir, percevoir les choses, parfois  très dures, de la vie. Cette capacité s’acquière, souvent (ou pas) , depuis le plus jeune âge.
Avant que les vierges effarouchés ne fassent parler la foudre – en même temps avec 1,27 commentaires par mois je ne risque pas grand chose – et pour tous ceux qui n’auraient pas bien vu mon avatar, je crois savoir un peu de quoi je vais vous parler…

Il y a 17 mois, jour pour jour, ce post était le cinquième de mon aventure Footineo. Il faisait suite à une actualité où cris de singes et autres jets de bananes fleurissaient dans certains stades européens. Aujourd’hui on parle de quotas. Et demain… ?

MOI, PETIT D’HOMME A LA PEAU NOIRE

« Ouh ! Ouh ! Ouh ! Hmm ! Hmm ! Ungawa ! Ungawa ! » (je le fais bien le facho non ?)

En quoi devrais-je me sentir concerné par ces cris de singes, souvent mal imités, ou autres jets de peaux de bananes ? Et pour un lion, roi de la jungle, j’ai le droit de réagir aussi ou chacun à droit à son animal ?
Ces soi-disant attaques doivent-elles m’atteindre au plus profond de moi ? Existe-t-il plusieurs races humaines ? Qui a raison ? Lui, eux, pensant m’insulter ou moi pensant être insulté ?
Et puis d’abord… je ne suis pas noir, je suis…
Toutes ces questions – comme bien d’autres – pourraient un jour m’être posées par mes enfants qui eux sont… « Gris » ! – (vieux souvenirs du cours d’arts plastiques : noir et blanc donne bien du gris ? Ou nostalgie du regretté Mickael Jackson, au choix).
Comme un malheur n’arrive jamais seul, mes p’tits gars sont aussi passionnés de football et accessoirement footballeurs en herbe amenés à connaitre les affres d‘une certaine société.

Quelles peuvent être les réponses à ces absurdités – je pèse volontairement mes mots pour ne pas alourdir les maux – dont nous sommes tous témoins sur les terrains de football, devant notre téléviseur ou plus généralement dans la vie quotidienne ?
Que puis-je transmettre comme clés, comme valeurs à mes enfants pour qu’ils sachent agir et réagir face à des situations hostiles telles que le racisme ?
Pour ma part cela fait quelques années déjà que j’ai choisi, en toute modestie, la voie de la sagesse.

Depuis que j’ai un peu mieux compris l’état d’esprit de ces crétins, revendiquant, ou non, la paternité d‘actes racistes, qui ont pour médiocre objectif de provoquer, déstabiliser, humilier, et surtout de se faire remarquer… J’emploie face à ces attaques « les armes » qui jusqu’alors me siéent parfaitement et qui je l’espère conviendront également à mes enfants (et à tous ceux qui le veulent) :
L’ignorance ; la tolérance (face à l’ignorance intellectuelle de l’autre) ; la surdité (nul n’est plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. Et ça ne fonctionne pas seulement pour la mauvaise foi) ; et surtout le mépris. Quelle arme le mépris ! Et quand cela reste possible, il est une arme que privilégie volontiers : le dialogue. Facile à dire me direz-vous ? Oui facile à dire et pas si compliqué à mettre en œuvre.

La première réaction face à des attaques touchant à l’intégrité morale ou physique d’un individu est tout naturellement la défense farouche de ses attributs, de son honneur, sa fierté. C’est justement là que je m’inscris en faux. Non que je prône le précepte consistant à tendre l’autre joue ou encore à baisser son pantalon devant l’adversité. Je me dis simplement que faire du bruit – du buzz comme on dit aujourd’hui – autour de tout ça, passer du temps à parler d’eux, vous savez, ceux qui se sentent si supérieurs, n’a pour effet que de donner raison à leurs actes et propos ostensibles.
Alors que faire… ?

QUELQUES PROPOSITIONS SIMPLES ET EFFICACES

En premier lieu il s’agit d’avoir la volonté d’agir. C’est là ma plus grande interrogation – devrais-je dire inquiétude – vis-à-vis des instances dirigeantes mondiales (la FIFA et ses fédérations continentales en tête)
[ndlr] : on est en plein dedans aujourd’hui.
De mon point de vu, agir ce n’est pas diffuser à longueur de temps des spots publicitaires, campagnes de com’ ou autres mesures à effet d’annonce décrivant ce qu’il faudrait faire pour arrêter ça ; présenter des constats relatant des faits qui n’ont rien à voir avec le football.
A quoi bon passer en boucle, imprimer en pleines pages de journaux sportifs, ou non,  des articles ayant pour seul titre (et conclusion) : il faut que cela cesse ; stop au racisme dans les stades (et ailleurs on laisse faire ?) ; éradiquons ce fléau ; non à la violence ; etc. !
Tiens, quelques questions me viennent à l’esprit :
Combien de rencontres ont été interrompues suite à des actions racistes ? A la moindre manifestation de ce type ne fallait-il pas…? N’y avait-il pas qu’à… ? A sa place moi j’aurai…
Vous savez, la fameuse règle du « y’a qu’à… faut qu’on… ».

Agir, c’est afficher sans ambages les résultats probants de ce que l’on a fait ! Quelles sanctions ont été prise pour tel ou tel fait ?
Consacrer du temps à parler de cette minorité, aussi bruyante que visible (et connue, pour la plupart), qui de plus se fait passer pour des supporteurs de football, c’est ni plus ni moins leur donner ce qu’il sont venus chercher : de la reconnaissance. C’est de la publicité gratuite, voire de la complicité !
Communiquer à postériori, sur les sanctions exemplaires ayant été prises à l’encontre des fauteurs de troubles, c’est de la prévention curative. Voire le début de l’éradication !

Vous avez toutes les clés Mesdames et Messieurs les décideurs. Seule votre volonté d’agir et de vrais actes seront efficaces et reconnus. Tout le reste, hypocrisie, poudre aux yeux, effets d’annonces, laissez cela au passé, nous saurons vous pardonner. Tant qu’il en est encore temps, agissez !  Pour le futur, pour un football meilleur, pour un Monde meilleur. Nous avons besoin de vous comme vous avez besoin de nous.  Ne passons pas à coté de l’évidence. Acceptons la différence !

UNE HISTOIRE SANS FIN

Une suite prochaine de ce sujet pourrait être traitée sur ce blog sous forme de tranche de vie romancée.
Ça serait l’histoire de Kodjo, jeune joueur de football prometteur, français (comme son prénom ne l’indique pas) qui a la particularité d’être petit, moche et noir… Mais quel joueur ce Kodjo ! Il affole toutes les défenses…

Si vous avez bien lu l’introduction de ce post vous vous dites que Kodjo sera égaux (a-u-x volontaire) comme les autres mais que ce sera très dur ; et comme c’est Dieu qui l’a dit…
Oui mais il a un truc en plus Kodjo. Un énorme truc… ! Mais non, pas ça… Bande de gros dégoutants !
Grâce à ce truc différent des autres il connait une existence plutôt tranquille. Cela lui permet de vivre sa passion du football sur tous les terrains du monde sans jamais être confronté au racisme :
Kodjo est sourd de naissance !


Footment vôtre…

Msieur J

 

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2 réponses à Le racisme vu de ma fenêtre

  1. Msieur J dit :

    Attention au modèle anglais. Ils ont aussi considérablement augmentés les tarifs de leurs abonnements et billetteries, ce qui est aussi une sorte de discrimination par classes sociales. Une sélection par le haut.
    Tant que les uns passeront pour des victimes, faisant du tort aux vraies victimes et que d’autres se prendront pour des être supérieurs, faisant eux du tort aux vraies belles personnes, la solution sera difficile à trouver.
    En attendant, un peu plus d’intelligence – ce dont chaque être humain devrait être doté – pourra sans doute résoudre pas mal de problèmes.

  2. BOUTRY denis dit :

    Pour la régression et la disparation de la xénophobie (la xénophobie est une hostilité systématique et irrationnelle à l’égard d’une ou plusieurs personnes, essentiellement motivée par leur nationalité, culture, genre, religion, idéologie, ou origine géographique, elle peut aussi être définie comme une « hostilité à ce qui est étranger ») dans le monde du football la seule solution pour ma part la SANCTION en s’inspirant un peu des actions des anglais dans les stades suite aux différents problèmes apparues dans les années 80.

    En France, je rappelle qu’il y a déjà eu des morts et des bagarres entre supporters (de club différents ou du même club) mais NOS RESPONSABLES DU FOOTBALL ne font que des interventions dans les médias (pour ce montrer) mais ne font rien d’extraordinaire.

    A notre niveau du football amateur, seule solution pour ma part est aussi la SANCTION plus importante qu’actuellement sur la xénophobie envers les joueurs, les arbitres, …
    Toutes les semaines, je lis les sanctions envers les joueurs sur le site du district et je suis STUPEFAIT par le manque de responsabilité de nos responsables du football lorsqu’il y a des bagarres ou des insultes xénophobes sur le terrain entre joueurs ou après le match (sanction de 1 à 3 matchs maximum).

    De plus, l’éducation nationale a aussi sa part de responsabilité dans cette lutte.

    Pour finir, pour moi, il n’y a pas de noir, d’arabe, de jaune, …. il y a tout simplement des êtres humains (hommes et femmes) sans distinction.

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