LA DAME EN BLEU

Si l’équipe de France était une femme elle serait probablement (et malheureusement) inscrite sur les registres de SOS femmes battues. Amour passion, amour de déraison…

Les hommes que nous sommes : supporters, journalistes, footix, amateurs ou footballeurs de canapé, ne lui laissant rien passer. Sans vraiment savoir pourquoi on lui tape dessus ; l’important c’est de lui taper dessus, à cette femme que l’on prétend tant aimer.

Les « auto-proclamés-sacrément-burnés » (comprendre : certains journalistes/consultants ou supporters qui parlent fort et ont forcément raison) se permettent tout et n’importe quoi avec cette Dame en Bleu qu’ils ne connaissent qu’en la voyant passer sur le trottoir d’en face.
Elle les fait pourtant fantasmer cette belle Dame Bleue à qui ils foutent sur la gueule dès que le repas est trop tiède [manque d’engagement, aucune saveur], la jupe trop courte ou mal ajustée [des passes et/ou des tirs qui passent à côté des partenaires ou du but adverse] ou lorsqu’elle ne tend pas l’autre joue quand on lui dit qu’elle est moche, conne, analphabète et ne fera jamais rien de sa vie [pas de style de jeu, manque d’éducation, haute estime d’elle-même, petites frappes, racailles sans rien dans la tête, with no futur].

Puis, une nuit sur l’oreiller et tout est oublié…

La Dame en Bleu qui s’est fait violenter pendant trois jours durant pardonnera… peut-être, sans jamais oublier… sûrement.

Nous, les couillus

Les pics d’hormones qui nous chatouillent le bas du ventre depuis des millénaires, en nous donnant cette sensation de pouvoir, cette conviction de détenir La vérité, ne s’apaisent que quand la belle Dame plie sous nos coups de boutoir et que l’usine à procréer s’est vidée de tous ses occupants. Plus on frappe fort, plus la Dame deviendra belle à nos yeux. Nous, les couillus, savons ce qui est bien pour elle, alors il faut le lui dire, quitte à lui faire du mal.

Pour tout un tas de raisons, qui vont au-delà du football,  j’ai parfois honte d’appartenir à « l’équipe de la testostérone », celle qui déconnecte son cerveau de la raison sous couvert de la passion, et responsable de bien des maux dans notre société. Mais c’est un autre débat que je me garderai bien d’initier ici.

L’artillerie lourde

Dame en Bleu, tu as reçu la foudre après nous avoir servi un repas tiède. Tu as résisté sous les coups sans tendre l’autre joue. Tu as su chorégraphier la danse avec une grande intelligence. Tu t’es paré de ta plus belle robe pour nous offrir un festin.
Et au final tu as gagné ! Tu nous as régalés !

Tes « bourreaux » eux aussi sont heureux. Après t’avoir remis les idées en place ils doivent se dire qu’ils y sont forcément pour quelque chose. Mais attention, la phase réfractaire ne dure pas longtemps chez les couillus. Demain le plat sera peut-être trop chaud, la robe trop longue, la Dame trop polie, et ils ressortiront l’artillerie lourde pour te remettre dans le droit chemin, sans même te demander pardon, toujours sous le couvert de la passion.

 

Footment vôtre.
Msieur J

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